ANIMA ET LA COMPAGNIE LA MANDRAGORE PRESENTENT


Cette nouvelle création de FRANKENSTEIN a été réalisée

tout au long du premier semestre 2022

avec une jeune équipe artistique pleine d'énergie et de talent.

Les comédiens et les comédiennes ont l'âge des personnages

et apportent l'énergie nécessaire pour montrer une histoire baroque

dans laquelle l'horreur ne vient pas du monstre que l'on s'imagine.


FRANKENSTEIN ou le PROMETHEE MODERNE

FRANKENSTEIN : Première œuvre de Marie Shelley

Première méprise habituelle sur cet anti-héros célèbre : Frankenstein n’est pas le nom de la « créature », mais celui de son créateur. Cette confusion révélatrice prend tout son sens au fur et à mesure de l’histoire. Elle s’inscrit dans la volonté de Mary Shelley, l’autrice du roman, de diriger son œuvre autour de nombreuses dualités : conscience de soi/volonté, science/morale, créature/créateur, inné/acquis, et ce pour un seul but : sonder les frontières de l’humain. Contrairement aux attentes, la créature est pourvue d’une rationalité très poussée, et convainc d’ailleurs son créateur sur bien des sujets. Elle présente toutes les caractéristiques d’un être humain, mais de manière plus intense : haine, amour, rancune, volonté… Si elle est décrite comme un « monstre » et rejetée par tous les gens qu’elle rencontre, cette créature a bien des traits humains, car elle fait preuve tout au long de l’histoire de conscience de soi et de volonté. En revanche, c’est Victor qui est implicitement caractérisé comme un monstre, ne prêtant aucune attention aux conséquences de ses actes. En effet, c’est lui qui est obsédé par la création de la vie, n’écoutant personne, ce qui entraînera des conséquences désastreuses. Obsédé par son ambition, il est incapable de faire preuve de rationalité ni de prendre du recul. Pour preuve, il est le premier à prendre la fuite lorsqu’il réalise ce qu’il vient de faire, laissant en liberté totale une créature, certes monstrueuse, mais surtout sans repères

L'HISTOIRE

Alors qu'il est sur le point de mourir de froid, Frankenstein est recueilli sur le bateau de Robert Walton, auquel il raconte son histoire. Le jeune savant Victor Frankenstein, se demande quelle est « l'essence même de la vie » et décide de créer un être vivant de toutes pièces. Sa création est un monstre qui mesure plus de 2 mètres ; il a une peau jaune laissant voir ses muscles et veines, un visage ridé, des cheveux abondants d'un noir brillant, des dents blanches et des yeux sans couleur. Une fois sa création terminée, par peur de la laideur de la créature qu'il a créée, Frankenstein prend la fuite, abandonnant sa créature. Le monstre tente de survivre et subit dégoût et peur par son apparence de la part de gens dans les lieux qu'il visite. Il décide de se cacher pour vivre et s’installe à son insu près d'une famille française, et s’instruit grâce à elle, il s'attache à elle et tente de se faire aimer de ses membres, mais dès qu’il se manifeste, il se fait chasser.


VICTOR FRANKENSTEIN



La monstruosité de Victor Frankenstein vient de sa décision de procéder à une expérimentation contrenature peut être vue comme monstrueuse en ce qu’elle contrevient aux lois de la nature.

Une fois accompli, il aggrave son acte en abandonnant sa création. Il n’a aucune pensée pour ce qui pourrait advenir du Monstre. La culpabilité de Victor qui s’ensuit est évidente. Son incapacité à aimer

un être qu’il a créé et son incapacité à prévoir la réaction du reste du monde quant à ses actions, son incapacité à comprendre le point de vue du Monstre, en font autant un monstre que les autres humains qui maltraitent le Monstre. Créateur et création en viennent à se ressembler. Ce sont deux monstres qui en fin de compte se poursuivent à mort dans l’Arctique, même si, au moment de leur rencontre, ce sont deux être voués à la mort.


LA CREATURE

Au cœur de l’histoire se trouve la notion de monstruosité et plus encore la question de ce qui fait un monstre. La réponse semble être que l’on ne nait pas monstre, mais qu’on devient monstre par le regard des autres. Frankenstein ne voudra jamais admettre cette vérité et préfèrera croire qu’il a créé un monstre en l’amenant à la vie. La vérité est plus complexe que Victor ne veut l’admettre. La laideur de l’être qu’il crée est la raison primordiale pour laquelle il le fuit et l’abandonne. Mais cette laideur, il l’a lui-même conçue. Ce qui est curieux c’est qu’il ne la réalise qu’au moment où le corps s’anime. Cet aspect externe amène Victor à considérer sa création comme un monstre bien avant qu’elle ne fasse le moindre mal à qui que ce soit. Frankenstein peut être considéré comme un parent monstrueux, car il refuse d’élever son enfant. Il ne découvrira que bien plus tard l’esprit de sa création, son intelligence et sa capacité au bien, mais il sera trop tard : les meurtres ont commencé et lui permettent de légitimer a posteriori son abandon.

LES ORCADES

Ce paysage est celui dans lequel

Victor Frankenstein se réfugie

dans le roman pour donner naissance

à la fiancée de sa créature